L’église d’Anzy-le-Duc est située dans cette région de Saône-et-Loire si riche en églises romanes, le Brionnais.
Au Moyen Âge, elle dépendait d’un prieuré dont il reste des vestiges près de l’église. Elle a été construire à la fin du XIè et au début du XIIè siècle.
L’église était celle d’un prieuré bénédictin dont les origines remontent au 9e siècle, dépendant de l’abbaye Saint-Martin-d’Autun. Anzy ne tomba jamais sous la coupe de Cluny, mais les relations et influences sont indéniables, et les ressemblances avec le monastère clunisien de Charlieu sont évidentes.
Le portail ouest est le premier des fameuses entrées sculptées du prieuré qui comptait deux autres portails historiés à l’origine. Son décor, mutilé à la Révolution, représente l’Ascension glorieuse du Christ. Il fut sculpté par des artistes de Cluny au début du 12e siècle, après l’achèvement de la nef, dans un style bien typique pour cette époque de l’art roman bourguignon.
Le tympan du portail est consacré à l’Ascension.
Le Christ trône dans une mandorle soutenue par deux anges.
Sur le linteau, figurent les douze apôtres.
Sur les voussures du portail, les vingt vieillards de l’Apocalypse.
Au sud de l’église, le prieuré possède un portail sculpté de la fin du XIIè siècle, époque de décadence de la sculpture romane. Le tympan est consacré à l’adoration des Mages et au péché originel. Le linteau représente le ciel et l’enfer
Intérieur
La nef est voutée d’arêtes avec des arcs doubleaux supportés par trois demi-colonnes engagées décorées de chapiteaux.
La nef et le chœur comptent 40 chapiteaux romans, décorés de scènes historiées de thèmes bibliques, de scènes allégoriques ou symboliques, d’animaux fantastiques ou de motifs végétaux. Les chapiteaux de la nef sont du début du 12e siècle, ceux des travées occidentales ont subi l’influence de Cluny. Les chapiteaux du chœur, de la fin du 11e siècle, sont de facture nettement plus ancienne. Tous ces chapiteaux sont de très bons exemples de la naissance de la sculpture monumentale en Bourgogne. Les bas-côtés sont également voûtés d’arêtes.
La croisée du transept et le chœur
L’absidiole du croisillon nord du transept et une des deux absidioles de l’abside.
Dans les absides du chœur se trouvent des fresques romanes restaurées. Les fresques datent du 12e siècle et furent découvertes en 1850. Dégagées vers 1855, elles ont été restaurées voire même largement refaites en 1857 par le peintre Jean-François Maurice. Dans le cul-de-four de l’abside est peinte l’Ascension avec, sur fond bleu-vert, le Christ dans sa mandorle entre deux anges. En dessous, se trouvent les douze apôtres et les trois saintes femmes. Plus bas, sous les arcatures, sont représentés les symboles des quatre Evangélistes avec leur tête nimbée et leur livre. Dans les arcades de l’abside, à gauche et à droite, on rencontre les fondateurs Letbald et Altaric faisant leurs donations de domaine, sous des inscriptions modernes. D’autres scènes bibliques sont peintes sous forme de fresques dans l’absidiole prolongeant l’abside : la vie de saint Benoît, la vie de saint Maur, l’oblation de saint Maur à saint Benoit et l’apparition de saint Germain à saint Benoit. La colombe de la Trinité se trouve sur la voûte. Les fresques de l’absidiole nord, représentant la vie de saint Jean l’Evangéliste, ont été en grande partie refaites au 19e siècle. On y rencontre des scènes de l’arrestation du saint conduit par deux soldats, la condamnation à mort par un Roi couronné et la décollation. Les fresques de l’absidiole sud ont été mieux conservées. Ses huit panneaux représentent le martyre de saint Jean-Baptiste. L’histoire est racontée de gauche à droite, de haut en bas : Jean-Baptiste devant Hérode, Jean-Baptiste en prison, Hérode et Salomé, Tête de Jean-Baptiste apporté à Salomé, corps de Jean-Baptiste recueilli par deux disciples, corps de Jean-Baptiste déposé dans un tombeau par deux compagnons, Révélation à deux moines et mise de la tête de Jean-Baptiste dans un tombeau.
La crypte sous le chœur, dont elle reprend le plan, est la partie la plus ancienne de l’église. Elle date peut-être du début du 11e siècle, de la reconstruction romane de l’église, mais certains pensent qu’elle date même du 10e siècle ou de l’époque carolingienne de la fondation du prieuré. C’est un espace de style archaïque, avec une nef centrale, une abside avec chapelle axiale, et deux espaces latéraux avec absidioles. Les voûtes d’arêtes reposent sur quatre colonnes et deux demi-colonnes, peut-être des réemplois antiques, aux chapiteaux sans sculptures. Des baies éclairent directement l’espace. C’est la seule crypte du Brionnais. On y vénérait autrefois le tombeau et les reliques de saint Hugues, jusqu’au 16e siècle. Quelques traces de fresques du 14e siècle, dont le visage d’un moine, sont encore à remarquer. L’entrée par le transept nord a été restaurée, à l’origine il y avait deux escaliers avec une seule sortie au devant du chœur. Il y avait également des fenestrella qui faisaient communiquer la crypte avec la croisée de l’église haute.
Le prieuré
Les bâtiments du prieuré se trouvent encore au flanc sud de l’église, autour d’une cour centrale à l’emplacement du cloître disparu. Le logis du prieur reconstruit et quelques bâtiments des 16e et 17e siècles sont aujourd’hui propriétés privées. Les remparts du monastère, du 12e siècle, entourent encore l’enclos au sud et à l’ouest. La tour du prieuré ou tour de la justice du 12e siècle est une grosse tour carrée d’angle de l’enceinte. Elle s’ouvre sur la cour par deux baies géminées romanes à colonnettes et chapiteaux.
Pêle-mêle
J’espère que cette petite visite vous aura plu .
Article publié par Dame Tiffen
Photos : Dame Tiffen
Whoaw, cette église est magnifique.
Merci pour ces belles photos Dame Tiffen.