Le titre de seigneur de Beaujeu fut en usage du Xe siècle au XVIIIe siècle.
L’histoire des sires de Beaujeu, qui s’amorce au Xe siècle, est celle d’une puissante lignée féodale qui connaîtra en quelques siècles une belle ascension. Le foyer originel de cette puissance est le château de Pierre-Aigüe, à la ceinture défensive de tours-donjons, aujourd’hui détruit, mais qui domina le village de Beaujeu, leur première capitale, jusqu’au XVIIe siècle.
C’est surtout à partir du XIe siècle que les seigneurs de Beaujeu, notamment avec Guichard III, que Pierre le Vénérable, abbé de Cluny, décrit comme « l’araignée qui tisse sa toile », puis son fils, Humbert II, qui acquiert la mouvance de Limas, où il créera Villefranche en 1140, future capitale économique du Beaujolais située vis-à-vis d’Anse, forteresse des archevêques de Lyon, affirment leur volonté d’expansion territoriale.
La seigneurie de Beaujeu, dont le Beaujolais tire son nom, est une ancienne seigneurie du Moyen Âge. Elle se situait au nord de la ville de Lyon et certains de ses seigneurs, originaires du Mâconnais, ont marqué de leur empreinte l’histoire de France. La seigneurie de Beaujeu fut constituée et tenue à l’origine par les seigneurs de Beaujeu qui figuraient parmi les principaux barons du Mâconnais, du Lyonnais et des pays de l’Ain. Ils détenaient la rive gauche de la Saône depuis Montmerle jusqu’à Jassans. Ils sont possessionnés autour de Chalamont et Saint-Paul-de-Varax et d’une partie de la seigneurie de Loyes (château de Loyes). Cette dernière avait été engagée, en 1227, par besoin d’argent, par Étienne de Villars à Humbert de Beaujeu.
Historiquement, le Beaujolais s’ancre autour de la personnalité de Bérard de Beaujeu, premier baron du nom, dont les possessions sont mentionnées dès 957. La baronnie deviendra la troisième de France, après Bourbon et Coucy et sa puissance sera perçue comme une menace constante par ses voisins. Dans le contexte de la féodalité où les conflits de territoire sont nombreux, les bourgs se fortifient et les sites seigneuriaux se dotent de dispositifs ouvertement défensifs.
L’HÉRITAGE DES BEAUJEU
Par son mariage, en 1219, avec Marguerite de Baugé, dont la dot comprend le château de Miribel, la Dombes et des terres s’étendant aux portes de Lyon, Humbert V, fait connétable de France en reconnaissance de ses services pendant la croisade contre les albigeois puis pour avoir accompagné Louis IX en Terre sainte, menace les prétentions des archevêques de Lyon, qui, eux-mêmes grands seigneurs temporels, voient d’un fort mauvais œil la puissance de ces barons. Le fils d’Humbert, Guichard V, étant mort sans postérité, le Beaujolais passe à sa sœur, Isabelle, épouse de Renaud d’Albon, comte de Forez. Désormais uni au Forez, le Beaujolais connaît une période brillante. Mais la lignée s’achève avec Édouard II de Beaujeu, dont le testament, daté de 1391, stipule que, s’il vient à décéder sans descendance, la seigneurie de Beaujeu, également convoitée par le duc de Bourgogne, reviendra à Louis II de Bourbon, arrière-petit fils de Saint Louis.
Bravo Dame Tiffen,
Très intéressant de se replonger dans notre histoire locale