REGLE DE SAINT BENOIT

<< Écoute, Ô mon fils, les préceptes du Maître et incline l’oreille de ton cœur ; accepte les conseils d’un vrai père et suis-les effectivement>>

Prologue de la Règle de Saint Benoît.

Benoît reçoit l’habit d’ermite

La Règle de saint Benoît se caractérise par sa clarté et sa pondération. Elle s’applique autant à guider spirituellement les moines qu’à organiser leur vie matérielle et à assurer le bon fonctionnement du monastère qui abrite une communauté religieuse autonome. Les moines cénobites qui la composent <<vivent>> ensemble, combattent au service de Dieu, guidés par une Règle et un abbé.

Le monastère est une école au service du Seigneur où les frères vivent dans l’humilité et le silence, la pauvreté et la piété, l’amour mutuel et l’obéissance.

L’anachorèse correspond à une étape supérieure, réservée à ceux qui ont déjà été éprouvés au monastère, <<qui ne sont plus des débutants dans la première ferveur de leur vie religieuse>>.

Le nouveau venu qui désire entrer au monastère est plutôt mal accueilli !! Il doit en effet, attendre quatre à cinq jours avant qu’on ne daigne lui ouvrir la porte. Il est alors placé sous la direction d’un ancien qui va l’observer pour éprouver sa foi et sa vocation.

Après un an de noviciat, au cours duquel il a pu prendre connaissance de la Règle et la méditer, qu’il accepte de la respecter, il est admis au sein de la communauté. Il prononce solennellement trois vœux, d’obéissance, de stabilité, et de conversion des mœurs. Désormais, il doit, en tout et pour tout, obéir à l’abbé. Il lui est interdit de quitter le monastère et il s’engage à vivre dans la chasteté, le renoncement au monde, et surtout, l’humilité, la pauvreté et la piété.

Après la cérémonie des vœux, ses vêtements lui sont ôtés et il revêt l’habit de moine. S’il est riche, tous ses biens sont distribués aux pauvres. L’abbé est lui-même un moine que ses frères ont élu à la tête du monastère, qu’ils ont choisi à cause de son mérite et de la sagesse de son enseignement. Il tient dans le monastère <<la place du Christ>>, sa tâche est de conduire ses frères vers Dieu, de veiller à ce qu’ils respectent la Règle. Il lui incombe la responsabilité de prendre les décisions importantes après avoir pris conseil auprès des autres moines. Il dirige ses frères avec rigueur mais aussi amour, bienveillance et modération. Il ne doit pas oublier que lui-même, est le serviteur plutôt que maître. Si le moine commet une faute, il le sanctionne en le mettant à l’écart de la communauté ou, selon la gravité de la faute, par des châtiments corporels, la sanction la plus sévère étant l’exclusion du monastère.

Moines transgressant la règle

Huit moments de prières rythment la vie du moine. En dehors des heures de prières, le temps des moines s’équilibre harmonieusement entre la « lectio divina » (la lecture des textes sacrés) et le travail manuel, nécessaire à leur vie autarcique et gage d’humilité.

Lors des repas, pris en commun, dans le silence, au réfectoire, le lecteur de la semaine lit, pour ses frères, un texte sacré. La nourriture est frugale, mais suffisante, se compose de deux plats cuits accompagnés de pain et de vin en petite quantité.

Benoît restaure les moines

En période de jeûne, l’unique repas à lieu vers trois heures de l’après-midi.

Au dortoir, où une lampe brille toute la nuit, chaque moine a un lit où il dort tout habillé afin d’être toujours prêt à se lever sans retard pour la prière.

Il est aujourd’hui avéré que Benoît s’est largement inspiré d’une Règle antérieure, connue sous le nom de Règle du Maître, non exempte d’influences cassiniènnes (du monastère du Mont-Cassin) qu’il a simplifié et adaptée à son époque, la définissant lui-même comme « une petite règle pour les débutants ».

La règle de Saint Benoît, ne s’impose pas tout de suite. Plus réaliste et plus concrète que celles qui régissent le monachisme celte, c’est dans les monastères anglais qu’elle est adoptée avant d’être mise en œuvre en Germanie, notamment par Saint Boniface, dans l’abbaye qu’il fonde à Fulda au début du VIIIème siècle. La reconstruction de l’abbaye du Mont-Cassin par l’abbé Pétronax, en 718, et l’appui des rois francs, lui donnent un nouvel élan.

Charlemagne fait réaliser une copie de la Règle bénédictine qu’il conserve en son palais : l’abbaye de Saint Gall conserve encore, une copie de ce manuscrit, réalisée sous Charles-le-Chauve. Et les synodes qui ont lieu, en 816, 817, 818 et 819 à Aix-la-Chapelle, dans le cadre de la réforme mise en œuvre par Benoît d’Ariane, finissent d’imposer, comme seule et unique, la « sainte Règle.

1 réflexion sur « REGLE DE SAINT BENOIT »

  1. Encore un superbe article, bien documenté. Bravo Dame Tiffen.

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