LES DIFFERENTS TYPES DE MANUSCRITS A L'EPOQUE MEDIEVALE

Manuscrits religieux :
Ils sont exclusivement dédiés et utilisés par les membres de l’église et par les fidèles.

Antiphonaire :
C’est un recueil qui regroupe les chants liturgiques et les partitions grégoriennes. Il se compose du Psautier, du propre et des tons communs. Les premiers antiphonaires remontent au temps du pape Grégoire Ier, au 6ème siècle.


Bible :
La Bible est un ensemble de textes considérés comme sacrés chez les chrétiens. Elle rassemble une collection d’écrits variés (récits des origines, textes législatifs, récits historiques, textes sapientiaux, prophétiques, poétiques, hagiographies, épîtres) dont la rédaction s’est échelonnée entre le 8ème siècle av. J-C et le 2ème siècle av J-C pour l’Ancien Testament, et la deuxième moitié du 1er siècle voire le début du 2ème siècle pour le Nouveau Testament. Il regroupe les écrits relatifs à Jésus-Christ et à ses disciples. Il s’agit des quatre Évangiles canoniques, des Actes des Apôtres, des Épîtres et de l’Apocalypse.


Bréviaire :
Il contient l’ensemble des textes nécessaires pour prier la liturgie des Heures, appelée aussi l’office divin. Il est réservé à l’usage des clercs, religieux et religieuses. Il se prie en cycle de 4 semaines correspondant aux semaines liturgiques de l’année.
Son nom vient du fait qu’il est une synthèse des livres qui servent au chœur. Il est composé de psaumes, antiennes, répons, hymnes, versets, oraisons, lectures, etc., ainsi que de rubriques qui règlent les rites à suivre et marquent la différence des fêtes.
En Occident, il daterait du pape Gélase Ier à la fin du 5ème siècle. Mais en réalité le bréviaire se constitue petit à petit à partir du milieu du Moyen Âge.


Cartulaire :
C’est un recueil de chartes qui contient la transcription des titres de propriétés et privilèges temporels d’une église ou d’un monastère.


Évangéliaire :
Il est l’un des trois livres de la messe avec le missel et le lectionnaire. Il contient la totalité ou une partie des Évangiles lus lors des célébrations liturgiques.

Evangéliaire de Lindisfarne


Lectionnaire :
Il regroupe des extraits des épîtres apostolique, des Actes des Apôtres et de l’ancien Testament choisis pour les célébrations de la messe et des sacrements. Pour la messe, on distingue le lectionnaire dominical et le lectionnaire de semaine ; il existe un lectionnaire des célébrations pour le baptême, pour le mariage, pour les défunts.


Livre d’évangiles:
Il possède les quatre évangiles en intégralité et dans l’ordre traditionnel de lecture : Mathieu, Marc, Luc et Jean. Et parfois on y trouve la liste des chapitres d’évangiles dans laquelle sont inscrits les dimanches de l’année avec le résumé du passage de l’évangile qui leur correspondent. C’est aussi la partie le plus longue qui compose le nouveau testament.


Livre d’heures :
Il est destiné aux fidèles catholiques laïcs, à la différence du bréviaire, destiné aux clercs. Il permet de suivre la liturgie des Heures. Il comprend généralement un calendrier pour suivre l’évolution de la liturgie tout au long de l’année, mais aussi parfois des psaumes, les évangiles ainsi que des offices particuliers. Il s’agit du type le plus courant d’ouvrage médiéval enluminé même s’ils n’en comportent pas tous. Ils constituent à ce titre une importante documentation sur la vie à la fin du Moyen Âge et sont la source d’une iconographie sur la chrétienté médiévale.



Missel :
Les premiers Missels datent du 8ème siècles. C’est un livre liturgique dans lequel on trouve tout le texte de la célébration de l’eucharistie : chants, lectures, prières, et même des indications pour les gestes. Il y en a deux modèles :
– le missel d’autel, destiné à l’usage du célébrant. – Le missel paroissien, plus petit, destiné au fidèle.


  • Psautier :
    Il rassemble les psaumes et est souvent associé avec d’autres textes religieux comme un calendrier liturgique ou les litanies des saints. Il était au Moyen Âge et à la Renaissance généralement enluminé et rédigé en latin.
    Sacramentaire :
    Au Moyen Âge c’est un livre liturgique à l’usage des évêques et des prêtres. Il contient les prières et les textes pour la messe et les autres sacrements comme l’ordination, le baptême, etc… (Les sacramentaires, ont donné naissance au missel et au rituel.)

Livres profanes :
Ce sont des livres qui ne sont pas utilisés pour les rites religieux et que tout le monde peut posséder.
Bestiaire :
C’est un traité ou recueil de l’iconographie animalière ou groupe de représentations animalières, regroupant des fables et des moralités sur les « bêtes », animaux réels ou imaginaires.


Livre universitaire :
Ils arrivent au 12ème siècle avec le développement des universités suite à la « Renaissance » intellectuelle qui se propage en Europe avec le renouveau des villes, lieux privilégiés de la production et des échanges matériels, commerciaux et intellectuels. Les productions de livre ne sont plus exclusives aux monastères et abbayes. C’est ce que les historiens appellent la « période laïque » de l’histoire du livre à la fin 12ème siècle.


Roman de la Rose :
Cette œuvre résume toute l’aventure de la courtoisie, qui réunit sous un même titre deux fictions allégoriques, composées à quarante ans de distance par deux poètes de tempéraments opposés.
-La première partie est écrite vers 1230. C’est l’art d’aimer selon les règles de la société courtoise, dû à un certain Guillaume, natif de Lorris-en-Gâtinais. Elle décrit en 4 058 vers dans le cadre d’un rêve, la tentative d’un amant de s’emparer de l’objet aimé. Qui est représenté par une rose au cœur d’un verger.
-La seconde partie, composée entre 1270 et 1280 par Jean Chopinel dit Jean de Meung, est dite : le Miroir aux amoureux. Il ajouta 17 723 vers au texte de Guillaume de Lorris.
Le roman de la rose est considéré comment étant une encyclopédie des connaissances et une satire de la société du temps, dans laquelle la délicatesse précieuse fait place à l’ironie et à la verve gauloise.


Roman de Renart :
C’est un ensemble de récits animaliers écrits en ancien français et en vers. Is sont rédigés par différents auteurs et sont composés principalement en octosyllabes à rimes plates. Les récits les plus anciens sont daté vers 1174 et c’est au 13ème siècle que les récits sont regroupés en recueils, apportant une certaine unité. Les auteurs du Roman de Renart sont pour la plupart anonymes mais quelques auteurs sont identifiés : Pierre de Saint-Cloud, Richard de Lison, Guillaume, marquis de Madoc, et un prêtre, de la Croix-en-Brie.


Chanson de Roland :
C’est un poème épique mais aussi une chanson de geste du 11ème siècle attribuée sans certitude à Turold. Elle comporte environ 4 000 vers dans sa version la plus ancienne et dans un manuscrit de la fin du 13ème siècle elle en compte 9 000. Il est écrit en ancien français répartis en strophes assonancées (répétition d’un même son vocalique dans une phrase)
Elle est également transmise et diffusée en chant par les troubadours et jongleurs. Elle relate, trois siècles après, le combat fatal du chevalier Roland, marquis des marches de Bretagne contre une armée Vasconne à la bataille de Roncevaux en représailles au pillage de Pampelune.


Incunable :
Ouvrage imprimé antérieur à 1500, tiré à peu d’exemplaires. Mais qui est enluminé et décoré à la main avec des pigments et des feuilles d’ors et d’argents.

Le livre de Kells
Le Livre de Kells aurait été réalisé par des moines vers l’an 800, dans le monastère de Iona, sur une île située au large de l’Écosse (sur la côte ouest). Suite aux violences des Invasions Vikings, les moines s’enfuirent de l’île pour se rendre en Irlande, dans le comté de Meath, et protéger ainsi le Livre de Kells au sein du monastère de Kells (d’où son nom).
Ce livre, demeura dans ce monastère jusqu’en 1654, date à laquelle on envoya le manuscrit à Dublin pour le protéger de la garnison de Cromwell. Il fut présenté en 1661 à Trinity College, qui demanda alors la permission de le conserver. Depuis cette époque, le Livre de Kells n’a pas quitté l’université de Dublin, et est précieusement gardé au sein de la vieille Bibliothèque. Après maintes et maintes restaurations du livre (principalement au niveau de la reliure), l’université dublinoise décida d’organiser une exposition permanente du manuscrit dans les années 1800.

Incipit de L’évangile de Saint Jean

8 réflexions sur « LES DIFFERENTS TYPES DE MANUSCRITS A L'EPOQUE MEDIEVALE »

  1. Très instructif et superbement documenté.
    Bravo Dame Tiffen

  2. Piredda Gabrielle 8 avril 2020 — 14 h 17 min

    Magnifique sa donne envie de les feuillete quelle patience tu va ma dire qu ils avaient du temps c est vrai mai c est trop beau merci pour ta recherche Gaby

    1. Merci Gaby, pour ton joli commentaire, ça me fait bien plaisir

  3. MARTINE KUCZINA 1 juin 2020 — 15 h 07 min

    Bravo Tiffen !!! Quel beau travail de recherche !!! C’est trés enrichissants……. je ne suis pas passionée, je découvre et j’apprècie énormément. Je suis admirative ………

    1. Merci ma coupine ❤

  4. Bravo Dame Tiffen pour tous ces éléments regroupés. Un travail qui mérite respect.

    1. Merci Beaucoup Michèle, un commentaire qui me pousse à poursuivre. Vos compliments me touchent, c’est vraiment très gentil. A bientôt sur d’autres articles 😉

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