Saint-Vorles
L’église de Saint-Vorles est située dans l’enceinte de l’ancien castrum de Châtillon, lieu fortifié en marche du duché, que le duc et l’évêque de Langres détiennent en partage. L’église accueillait dès 868 les reliques d’un saint du VIe siècle, Vorles, abritées jusque-là à Marcenay (Côte d’Or).
Le puissant évêque de Langres Brun de Roucy (980-1016), petit-fils de l’empereur Otton 1er et beau-frère du duc Otte-Guillaume, établit et dote généreusement une collégiale de chanoines, fait en soi exceptionnel pour une époque plus favorable aux moines, mais qui permet de préserver la pleine autorité du prélat ; il décide d’y construire dans les premières années du XIe siècle l’église qu’on tient aujourd’hui pour un monument majeur des débuts de l’art roman.
La nef débouche à l’est sur un transept fortement débordant parce qu’il donnait sur quatre absidioles situées de part et d’autre d’une longue abside à travée droite.
Une opposition claire apparaît entre la nef, à ouverture en charpente, et la zone ligurgique formée par le transept, les absidioles et l’abside, entièrement voûtée en berceau. La coupole porte une tour de choeur de section carré, surmontée d’un petit clocher de moindre côté.
C’est là qu’était situé l’autel majeur dédié à la Vierge Marie ; l’autel de l’abside, lui, était voué à saint Vorles. Bernard de Clairvaux a reçu sa première éducation dans la collégiale vers 1100-1110 ; peu après, vers 1136-1142, les chanoines de Saint Vorles décident de rallier l’ordre des chanoines réguliers d’Arrouaise ; ils quittent le site primitif et déplacent leur établissement vers le nord-est de Châtillon, dans leur nouvelle collégiale Notre-Dame, Saint-Vorles est alors devenue paroisse.
Chapelle Saint-Thibault
Cette chapelle de templiers, construite au 12e siècle, est le seul vestige d’un établissement qui dépendait du grand prieuré de Voulaines (canton de Châtillon-sur-Seine) , alors au diocèse de Langres. Près de la chapelle s’élevaient des bâtiments dont quelques fondations ont été découvertes au début du 19e siècle : ils avaient été détruits en 1594 lorsque le baron de Thenissey, qui gouvernait la ville au nom du parti catholique, fit raser les faubourgs afin que les troupes de la Réforme ne puissent s’y installer. Le 25 octobre 1824, l’enclos comprenant la chapelle et un vaste bâtiment fut vendu à Bazile-Poussy ; il sera acheté par M. Barbier le 20 mai 1832, puis par la famille Jourdheuille le 23 septembre 1862, et enfin par Lucien Couvreux le 6 juillet 1886. La famille Couvreux fit restaurer la chapelle par l’architecte parisien Laborde qui, par souci de symétrie, fit percer une fenêtre en arc brisé, à l’identique, dans le mur gauche de la première travée. La croix en relief qui orne le tympan de la porte antérieure date vraisemblablement de cette époque. Au cours de ces travaux, lorsque le sol de la chapelle fut défoncé, on découvrit plus de 150 squelettes disposés par rangées de douze, à même la terre.
Bravo pour ce nouveau reportage
Merci beaucoup ma fidèle Morgane !