L’abbaye Notre Dame de Senanque est fondée le 9 des calendes de juillet 1148 (23 juin), à l’emplacement qui correspond parfaitement aux prescriptions de l’ordre qui précisent : << on ne doit construire aucun monastère dans les villes, les bourgs et les domaines ruraux (chapitre 9 de la Summa Carta caritatis*) Le nom de l’abbaye est peut être lié à la présence de cours d’eau providentiel : Sana Aqua (eau saine). Lorsqu’ils arrivent chez les moines, les convers sont éprouvés pendant une année. Après ce laps de temps, celui qui veut rester et mériter d’être gardé fait sa profession au chapitre (assemblée délibérante des moines). Dans l’usage courant, les frères lais (d’abord appelés convers ou converses pour les sœurs laies) sont les membres des ordres religieux catholiques chargés principalement des travaux manuels et des affaires séculières d’un monastère. Saint Benoît demande à ce que << le monastère détienne toutes les choses nécessaires : eau, moulin, jardin, boulangerie et les divers métiers en sorte que les moines n’aient aucune nécessité de courir dehors, ce qui n’est aucunement avantageux à leurs âmes >>
Au sein de la communauté cistercienne, on distingue plusieurs groupes de frères suivant leur dignité et leur fonction, mais tous unis par la prière commune et par l’autorité de l’abbé. On distingue ainsi :
Les frères clercs, sachant lire le latin. Parmi les clercs certains sont ordonnés prêtres, diacres, sous-diacres ou acolytes,
Les moines dits « laïcs » ne sachant pas lire (illiterati),
Les convers ou frères lais, (religieux non prêtre, non admis aux vœux solennels et qui assuraient des services matériels dans les couvents). souvent isolés géographiquement des autres frères, portant la barbe et tunique brune et non blanche , avec un scapulaire noir.
Les novices, l’ordre n’acceptant pas les oblats (Personne qui s’est agrégée à une communauté religieuse, mais sans prononcer les vœux).
*Carta Cariatis
La Carta Caritatis est un bref document latin du XIIᵉ siècle qui est fondateur de l’ordre de Cîteaux, en ce sens qu’il définit l’organisation interne et la forme de gouvernement que l’Ordre cistercien s’est donné. L’auteur en est le troisième abbé de Cîteaux, Etienne Harding.
Maintenant je vous invite à une visite virtuelle………Nous commençons avec notre charmante guide par la visite du dortoir, à l’époque où les moines étaient nombreux, vous remarquerez que la notion d’intimité est totalement absente.
Nous poursuivons notre visite ; le cloître dont la particularité est que chaque ornement de colonne est différent. C’est la seule sortie des moines sur l’extérieur.
Nous nous dirigeons ensuite vers Le chauffoir, lieu où se réfugiait parfois les moines copistes lorsque le temps était trop froid , sur la cheminée vous remarquerez une petite étagère sur le côté, les moines posaient leurs encres afin qu’elle restent liquides. Quand la clarté ne leur paraissait pas suffisante, ils s’installaient dans le cloître.
Nous allons ensuite vers un lieu que j’affectionne particulièrement : La salle Capitulaire, ou Salle du Chapitre, est la salle où se réunissait la communauté monastique autour de son Père Abbé, pour l’écoute d’un chapitre de la règle de St Benoît. C’est ici que les moines prenaient les décisions concernant la Communauté et que s’effectuaient les prises d’habit, les professions monastiques ou l’élection du Père Abbé. Les moines s’asseyaient sur les gradins. Le Père Abbé, placé au centre, faisait face à la tarasque, figure du démon, sculptée dans le cloître. Ce qui caractérise cette salle, c’est la finesse de son acoustique, la parole s’y fait entendre sans effort, grâce, notamment, aux 6 croisées d’ogives. C’est la seule pièce où il était permis de parler.
Nous nous dirigeons vers l’extérieur, dans un carré de jardin se trouve un cyprès, la guide nous explique ceci : Les cyprès sont toujours verts, de ce vert intense qui exprime la vie permanente. Il est le lien entre la terre où ses pieds sont ancrés et le ciel où sa tête se lance pour tutoyer les seigneurs des cieux. Plus il est haut, plus il s’approche des cieux.
Quant à la chapelle, elle est en travaux depuis la découverte d’un escalier qui sera reconstruit. Les meubles, les objets, tout est recouvert de draps blancs.
Ce que je ne peux partager ici, c’est la merveilleuse odeur de lavande. C’est un lieu qui laissera des traces à jamais dans mon cœur.
Pêle-même
Les photos postées ici sont des photos personnelles .
De très belles images de notre patrimoine : une invitation à la visite
Merci beaucoup pour ces beaux compliments.