L'AN MIL : Une nouvelle aube pour l'occident

LA PEUR DE LA FAIM :
Un monde cerné par la faim, selon les mots de Georges Duby* : tel nous apparaît l’Occident aux environs de l’an Mil ! Et certains chroniqueurs d’en dresser un tableau véritablement hallucinant, sous couvert de la famine qui régna, précisément en 1033. S’il peut paraître exagéré de dire qu’on fit commerce de chair humaine et qu’on déterra les cadavres des cimetières pour les manger, il n’est cependant pas faux de souligner le poids des véritables hantises entravant le devenir d’une humanité fragilisée par la peur. Car au spectre de la famine proprement dite -sommes toute assez sporadique- s’ajoutant la peur permanente de la faim.


Quand on semait « un » grain de blé, on pouvait espérer en récolter « deux ou deux et demi ; trois dans le meilleur des cas ». Des rendements dérisoires donc, arrachés à une nature hostile et toujours infestée de bêtes sauvages. Des outils mal adaptés -pour la plupart en bois- et en nombre insuffisant. Surtout, les conditions de vie qui nourrissaient en tout point la briéveté de l’existence : Carences alimentaires, troubles sensoriels sévères, infections hideuses, allant jusqu’au pourrissement des extrémités corporelles dans le pire des cas.


Et pourtant, c’est durant ce temps et dans ce contexte qu’apparurent les nouvelles raisons d’espérer. Le tournant de l’an Mil, marque la fin des grandes causes d’inquiétude et de désordre : Les Vikings s’établissent, les Hongrois se convertissent et les Arabes d’Espagne reculent face aux royaumes chrétiens, reconquérant progressivement le terrain. En France, les Capétiens s’installent et font en sorte de régner durablement. Autrement dit, soufflait sur l’Europe comme un vent de répit, tel qu’on n’en avait pas connu depuis fort longtemps.


Mais la grande nouveauté de ce tournant consista en l’amélioration de l’outillage. C’est alors qu’apparut la charrue, une véritable révolution, inaugurant plusieurs siècles de progrès continus jusqu’à la fin du moyen âge. S’ensuivit la mise en culture de nouvelles terres, plus riches, plus profondes, plus lourdes et plus généreuses, pour des hommes mieux nourris, moins maigres et de plus en plus nombreux.

Et l’image ci-dessous, va sans doute vous rappeler un triste épisode, nous sommes en 2020 !!

*Georges Duby (né le 7 octobre 1919 à Paris et mort le 3 décembre 1996 au Tholonet) est un historien français. Spécialiste du Moyen Âge, il est professeur au Collège de France de 1970 à 1991.

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