Je voulais vous faire partager mon émerveillement lors de la visite à l’abbaye de Tournus dans le cadre des journées du patrimoine.
L’abbaye Saint Philibert de Tournus est un chef d’œuvre mondialement connu de l’art roman, et pour cause, tout le monastère est resté intact : La grande église mais aussi tous les bâtiments monastiques (cloître et salle capitulaire, cellier et réfectoire, parloir et logis abbatial..) L’ensemble dans un enclos fortifié, ceinturé de tours.
Peu transformée, l’abbaye conserve une belle unité romane. Les époques gothiques, Renaissance et baroque ont eu peu d’emprise sur elle.
La façade : Frappante par son aspect de forteresse, la façade se dresse comme un donjon, percée de meurtrières et couronnée de mâchicoulis. Sa sévérité est seulement adoucie par de fines bandes lombardes et le délicat clocher de pierre rose ajouté au XIIe siècle.
L’entrée : Rare témoin du premier art roman (début XIe siècle), l’église est précédée d’un imposant vestibule ou narthex avec, à l’étage, une église haute de grande ampleur. A l’opposé, le chevet plat des chapelles rayonnantes du chœur rappelle une époque plus ancienne encore.
La nef : Cette allée surprend par la hardiesse de ses voûtes (plus de 18 mètres !) et sa grande luminosité. ce résultat étonnant est dû à une technique de voûtage qui est un cas pratiquement unique : la voûte en berceau transversal. chacune des 5 travées est couverte d’une voûte en plein cintre, dans sa largeur, s’appuyant ainsi sur sa voisine au lieu de peser lourdement sur les murs latéraux.
En souterrain : Sous le chœur, l’église souterraine semble primitive avec ses colonnes de récupération de monuments antiques et des coffrages à l’état brut. On peut d’ailleurs encore voir les veines des planches qui ont servi à la construction.
Les fresques : Les animaux fabuleux sur des vestiges de fresques des arcs des bas-côtés, seuls témoins d’une église entièrement peinte.
L’orgue : Le colossal orgue baroque (1629) splendide instrument de concert, surplombe l’assemblée.
La crypte : Dans la crypte, se trouve le sarcophage de Saint-Valérien, évangélisateur de Tournus, mort en martyr ici au IIe siècle.
Le chauffoir : le chauffoir abrite de belles pièces déposées lors de travaux de restauration ou retrouvées lors de fouilles.
Le réfectoire : A l’ouest et au sud, deux immenses salles voûtées en berceau brisé : Le réfectoire des moines et le cellier. Ces deux salles servent aujourd’hui de lieu d’exposition et de concert.
Un peu à l’écart, à l’est, le logis abbatial témoigne du train de vie des abbés de Tournus.
Tout autour, des tours de défense balisent ce vaste cercle et font de l’Abbaye un lieu clos. Publié par Dame Tiffen