ABBAYE DU THORONET

Avec ses sœurs, Silvacane et Sénanque, l’abbaye du Thoronet est l’une des trois abbayes cisterciennes de Provence. En 1136, un groupe de moines quitte l’abbaye de Mazan pour fonder un monastère qu’ils bâtiront 15 ans plus tard près de Lorgues, en un lieu boisé entre le coude d’une petite rivière et une source. L’édification débute en 1160 et se prolonge jusqu’en 1230. Au début du XIIIe siècle, le monastère abrite une vingtaine de moines et quelques dizaines de frères converts.
Obéissant à une règle inspirée de celle de saint Benoît qui imposait une vie cénobitique de prière et de travail dans un lieu à l’écart du monde, une colonie de moines venue de l’abbaye de Mazan (Ardèche) construit d’abord Notre-Dame de Florielle sur le territoire de Tourtour (Var). Les conditions d’accès y étant trop difficiles, les moines préfèrent le site du Thoronet, à la fois retiré au pied des monts de l’Ubac et peu éloigné de la vallée de l’Argens et de la route entre Saint-Maximin.
Les principes fondateurs de l’ordre cistercien à l’aube du XIIe siècle, l’ordre monastique clunisien atteint son apogée et affiche puissance, gloire et richesse. Un moine Robert de Molesne, réagit et décide de revenir à l’ordre strict de Saint Benoit rédigé en 534, qui prône l’humilité, la pauvreté et le juste équilibre entre travail manuel et prière. En 1098, il fonde le monastère de Cîteaux, près de Dijon, qui donne son nom au nouvel ordre. A partir de 1109, Etienne Harding codifie les règles cisterciennes.

L’ église qui peut contenir huit cent personnes a été conçue en conformité avec la règle de Saint-Bernard. Elle est en effet d’une simplicité toute monacale. Les murs sont nus, sans moulure ni cordon que les architraves qui séparent les lignes verticales des voûtes et des arcs, et celles-ci n’existent que du côté des intrados de ces arcs ; pas d’archivoltes, pas même de socle. l’aspect monumental et grave n’a été obtenu que par la pureté des lignes, par une élévation bien ordonnée, par la disposition dégagée du plan et par un éclairage savamment distribué qui donne de l’importance à la nef centrale, au chœur et laisse dans une demi-obscurité les bas côtés ; enfin, par les jeux de lumière, sur les pierres auxquelles huit siècles ont donné une patine chaude et bleutée.
L’acoustique exceptionnelle de la nef est mise à profit pour l’enregistrement de chants religieux, notamment grégoriens dont le rythme s’accorde avec la résonance des lieux.

Le dortoir : situé au-dessus de la salle capitulaire communiquait avec l’église. On comprend que là devait être en effet le dortoir quand on considère que cette aile se liait au transept, ce qui rendait plus facile l’accès du chœur pour les offices de nuit.


Le lavabo : est la fontaine du cloître. Il est abrité dans un petit édicule qui communique par une double porte avec le jardin du cloître . Les moines s’y purifiaient par les ablutions et y faisaient leur toilette.


Le Cellier. A l’ouest du cloître existe encore un magnifique cellier couvert d’une haute voûte en berceau brisé renforcé par quatre arcs doubleaux communiquant au sud avec un bâtiment planté d’angles et qui devait être primitivement occupé par les convers. Un plancher divisait peut-être la construction dans le sens de la hauteur, ce qui donnait un cellier en bas et un grenier au-dessus.
On accède au niveau supérieur de la cuve par un escalier extérieur de pierre. Une autre grande cuve à plusieurs compartiments occupe tout le fond du cellier. Cette cuve paraît avoir été destinée à recevoir le vin , la petite était sans doute réservée à l’huile. Le cellier dut être construit vers 1200 comme la galerie du cloître contre laquelle il s’appuie.


La salle capitulaire ;
Parmi les bâtiments claustraux, aujourd’hui incomplets, il faut mentionner la belle salle capitulaire dont la voûte repose sur de massives colonnes, aux chapiteaux ornés seulement de feuilles d’eau, de crosses abbatiales croisées comme des épées et d’une main tenant la crosse ; ce sont des symboles de l’autorité souveraine exercée par l’abbé.


Le cloître :
A l’instar de la plupart des abbayes, le cloître est composé du préau, entouré de quatre galeries. Son plan a comme dans tous les monastères cisterciens la forme d’un trapèze. Il est encadré au sud par l’église, à l’Ouest par les caves, à l’est par la salle capitulaire, la bibliothèque, l’escalier conduisant au dortoir, au nord par le réfectoire.


Les Galeries :
La galerie qui longe le mur de la nef est à un niveau plus élevé que les autres galeries. Conçu suivant le caractère particulier de l’architecture cistercienne, ce cloître ne possède aucune de ces galeries délicates recouvertes le plus souvent de charpentes, rappelant encore l’impluvium antique. Les voûtes ont remplacé les lambris, la sculpture et les vains ornements ont fait place à la force et à la durée.

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Ah ! Une visiteuse ! c’est notre dame Morgane !

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