Les livres les plus somptueux produits au Moyen Age sont aujourd’hui dits ²enluminés², littéralement, illuminés d’or et d’argent, éclairés de peintures et d’images. La décoration, dessinée et peinte, orne le texte, l’illustre ou le commente.
Dans les textes, il en ressort le rôle primordial des fondations monastiques et ecclésiastiques dans la commande et la production des manuscrits, ainsi que la prédominance des copies de textes bibliques et théologiques.
Avant l’invention de l’imprimerie, l’utilisation et les besoins d’une communauté déterminaient la réalisation d’un type de livre plutôt qu’un autre. En effet, chaque mot tracé sur chaque feuille était le résultat d’un travail minutieux du copiste, coûteux en argent, en temps et en investissement humain.
Les évangéliaires, recueils des quatre Évangiles, qui relatent la vie du Christ, sa mort et sa résurrection sont omniprésents dans la production de manuscrits chrétiens durant tout le Moyen-Age.
Les plus anciens livres enluminés réalisés en France remontent au VIIIe siècle.
Les psautiers, recueils de psaumes, constituent un autre type de livre biblique conservé en grand nombre. La règle bénédictine prescrit que l’ensemble des 150 psaumes doit être chanté chaque semaine, en ajoutant que les moines qui se dérobent à ce service ²font preuve de trop de paresse dans leur service de dévotion ».
La graphie et l’ornementation d’autres livres utilisés dans le cadre de l’office liturgique ont fait l’objet de soin particulier. C’est le cas pour trois exemples : un grand bénédictionnaire anglais comprenant les prières prononcés par l’évêque, un tropaire (interventions musicales dans les rites religieux) particulièrement rare contenant les pièces musicales composées pour être chantées par un soliste, un missel français réalisé pour l’usage de la très influente abbaye de Saint-Denis près de Paris.
A la fin du XIe siècle, la vitalité et foisonnement de l’art roman se manifestent en France. De nombreux livres liturgiques et patristiques sont recopiés et enluminés, mais aussi de nouveaux textes, tels que les vies de saints. La réalisation sophistiquée de ces œuvres atteint un apogée avec le splendide Missel de l’Abbaye et Saint Vaast, à Arras.
Le XIIe siècle, fut une période de renaissance artistique qui se manifeste avec éclat dans l’extraordinaire décor des manuscrits aujourd’hui conservés. De nouvelles approches stylistiques se développent et conduisent à une sophistication accrue de l’enluminure. De grandes initiales élégantes d’un raffinement rare sont accompagnées de lettres filigranées. La prédominance des bleus et des rouges, le rendu graphique et linéaire des figures et des draperies, et l’usage de végétaux pour l’ornement des initiales peintes présentent d’étroites affinités avec le vitrail et la sculpture monumentale de la cathédrale de Chartres.
De nouveaux types d’enluminures sont créés pour les textes classiques, pour les textes de droit canonique comme le Decretum de Gratien, ou encore pour des commentaires exégétiques, ou pour des traités théologiques.
La fin du XIIe siècle voit un regain d’intérêt pour l’enseignement et l’étude des Écritures. Les leçons et les débats théologiques qui animent le milieu de l’école cathédrale de Notre-Dame, conduisent à la fondation de l’Université de Paris.
Source : Enluminures médiévales (BNF)
Dame Tiffen, le 12/01/2019.
Merci et Bravo pour ce bel article historique sur les enluminures et pour les magnifiques photos d’enluminures très diverses !!! On peut comprendre de telles passions et de patience pour ces chefs d’œuvre de l’époque médiévale ! ❤️
Merci Marie-Line pour ce gentil commentaire, et merci de suivre notre passion sur ce site internet.
A bientôt pour de nouveaux articles
Padraigh.